« La tour Paris 13 » : Un musée du Street Art

Le projet de la Tour 13

« La Tour 13 » est le nom donné à une exposition se trouvant à Paris dans le treizième arrondissement. Pour la première fois, un bâtiment entier est investit pendant six mois par des artistes du monde entier sachant que la tour serait détruite après son ouverture au public. Le projet est ouvert à tous du 1er au 30 octobre 2013, le bâtiment est détruit le 4 avril 2014 malgré un grand nombre de signature sur une pétition demandant le fait qu’elle ne soit pas détruite.

Le projet de cette exposition est élaboré par la Galerie Itinérance qui demande à 108 artistes de 18 nationalités différentes d’investir une tour de neuf étages avec des sous-sols. Avant que l’exposition ne soit mise en place le commissaire d’exposition connaissait le fait que la tour serait détruite. Le projet dès le départ se voulait éphémère et unique.

Par ailleurs, l’idée est de réaliser un musée virtuel et éphémère. L’exposition est donc à la frontière du « in situ » et de la recomposition. En effet, il s’agit d’un bâtiment abandonné, donc un lieu souvent investit par les street-artistes pour entreprendre leur réalisation. Cependant, ici, les artistes sont venus sur demande, il s’agit donc d’une recomposition. L’espace est explorable par le public, il n’y a pas de chemin qui est établi.

En outre, ce que cette exposition rend intéressant c’est la dimension éphémère du street art assimilée à la dimension marchande et le souhait de pouvoir conserver une œuvre que l’on retrouve dans les galeries. Pour coordonner ses deux dimensions qui semblent opposée, le commissaire d’exposition Matthieu Buchsenschutz trouve l’idée de donner aux internautes le choix de pouvoir conserver quelques œuvres. Il explique « Quand l’exposition se terminera, fin octobre, la plateforme passera en noir et blanc. C’est là qu’on espère mobiliser le maximum de visiteurs, qui choisiront les œuvres digitales à conserver, cliquant dessus pour les remettre en couleur. Ils auront dix jours pour le faire, après, tout ce qui est resté en noir et blanc disparaitra définitivement du site ».

De plus, un site internet est mis en ligne pour que l’exposition de la tour 13 reste toujours présent, il s’agit de garder une trace. On peut sur le site visiter la tour avec des caméras. La démolition a également été filmée et est présente sur le site. Sur cette plateforme, on peut également trouver des informations sur les artistes et leurs œuvres qui sont présentes dans l’exposition.

Pour conclure, l’exposition mélange le côté urbain et éphémère de la rue et du monde du street art à l’idée de créer un musée dédié au street art. En effet, dans la rue les œuvres sont éphémères, souvent recouvertes par la mairie ou également par une autre œuvre d’un autre artiste, c’est ce que l’on peut appeler « les lois de la rue ». Cependant, en réunissant plusieurs artistes dans un même lieu, et en rendant collective cette action le commissaire d’exposition a réussi à rendre accessible par tous, par un public, ce qui n’est visible dans la rue que si on se rend au bon endroit au bon moment. L’exposition enlève donc le hasard du street art tout en gardant son point le plus important, l’éphémère.

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